23 janvier


Rencontre cinéma

20h

Le Voyage à Eilat de Yona Rozenkier, en sa présence

Primé au festival de Jérusalem, sélectionné pour le prix du public aux Journées de Soleure, Le Voyage à Eilat de Yona Rozenkier narre la rencontre entre un père et un fils, nous embarquant dans un road movie en Massey Ferguson à travers un Israël rural et oublié marqué par les guerres. Une comédie dramatique décalée à découvrir en présence du cinéaste.

Le Voyage à Eilat de Yona Rozenkier
(Fiction, Israël, Suisse, 2022, 1h48, v.o. s-t fr., 16/16) – Ben, chômeur et grincheux de 35 ans, sa femme et leur fils de 6 ans, rendent une courte visite aux parents de Ben, dans son kibboutz natal au nord d'Israël. Ben vient demander à son père Albert, avec qui il a toujours eu une relation difficile, une simple signature afin de récupérer un appartement familial spolié lors de la Seconde Guerre mondiale à Varsovie. Albert, a d'autres plans… Sur un coup de tête, il a parié une bouteille de whisky qu'il pourrait traverser le pays du nord au sud en tracteur en moins d'une semaine. Ben l'accompagne. À 35km/h maximum, père et fils vont apprendre à se connaître et à s'aimer…

Yona Rozenkier à propos de son film
Inspiré par mon père, le ton du film est un peu décalé. J’aime le personnage d’Albert. En surface, il pourrait faire penser à un bouffon, un idiot du village, mais son comportement est lié à deux post-traumatismes lourds qui l’ont marqué et ont fait de lui ce qu’il est devenu: Albert est un survivant de la Shoah puis, en 1973, il a combattu pendant la guerre de Kippour. Ces traumatismes l'ont conduit à une vie négligée, confinée et solitaire. Pour Albert, ce voyage est sûrement le premier après des décennies de confinement dans le kibboutz, et nous savons que ce sera le dernier.
Le scénario traite de sujets basés sur des événements essentiels qui m’ont marqué. Le premier est le traumatisme lié à la guerre. Je garde moi-même un post-traumatisme de mon expérience au service militaire. Cela fait des années que j’essaie de me soigner. Mon premier long-métrage, The Dive, aborde frontalement le sujet à travers le portrait de trois frères, réunis dans leur Kibboutz natal déserté pour enterrer leur père, à la veille de leur départ pour la Guerre du Liban. Dans Le Voyage à Eilat, je l’aborde de manière différente. Le post-traumatisme de la guerre du Kippour sur la génération de mes parents est un sujet très peu abordé dans le cinéma israélien, où on s’intéresse plutôt aux jeunes. Certes, la Guerre du Kippour a fait des milliers de morts, mais elle a surtout laissé des dizaines de milliers de post-traumatiques qui n’ont jamais été diagnostiqués et n’ont jamais pu revenir à une "vie normale". Albert est le symbole de cette génération, victime d’une guerre qui a entraîné une vraie rupture dans la société israélienne. Albert a dû vivre, ou plutôt survivre avec des traumatismes dont il n’a jamais pu parler. De retour au Kibboutz, il a tenté de construire une vie familiale dans un milieu fermé où la faiblesse n’a pas droit de citer. Nombre de mes amis ont grandi avec des pères post-traumatiques, enfermés sur eux-mêmes, durs et rigides. Je veux faire ce film pour eux comme pour moi, pour mieux comprendre et accepter nos pères.
Le Voyage à Eilat
est un lent road movie dans un Israël oublié, loin des sentiers battus. C’est un film brûlé par un soleil qui ferait fuir tout être vivant et où nos héros vont vivre une semaine décisive. Le tracteur et sa remorque sont leur seul abri, un espace confiné dans l’immensité de l’environnement aride, la partie désertique et désertée d’un pays marqué par les guerres nationales et intimes où seuls l’humour et l’absurdité permettent de survivre.
Dans mon film, mes personnages essaient de trouver leur bonheur sans se soumettre aux règles édictées par la famille ou la société, de cesser d'avoir peur de la vie et de trouver le courage de la vivre pleinement. Je pense qu'en dehors d'être stimulant, dérangeant et de faire réfléchir, il est important que le cinéma aide les gens à se sentir bien. Spécialement en ce moment. C’est ce que je tente de faire et j’espère avoir réussi.

INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)

juillet 2024      
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