« Pour moi, il y a un aspect important d’une forme d’égalité de toutes choses. Un arbre reste un arbre même si quelqu’un se fait tabasser en dessous. Cela peut sembler simple, mais je trouve que pour un être humain qui cherche à comprendre ce que cela signifie d’être en vie, d’être au monde, c’est une chose très difficile : il peut se passer les pires choses, mais au printemps, les arbres bourgeonneront et les fleurs refleuriront. Nous vivons dans des tensions permanentes et ce qui m’intéresse, ce sont les interstices entre ces tensions, les sensations, les ressentis qu’il est difficile d’exprimer. »
L'envie de faire famille, les rencontres qui peuvent changer une vie, le nouveau film de Baya Kasmi s'inscrit dans la lignée de ses thèmes de prédilection sur le vivre-ensemble et le partage qui décuple les possibilités (Le Nom des gens (2010), Je suis à vous tout de suite (2015)). Accompagnée de comédiennes et comédiens touchants et sincères (Félix Moati, Ramzy Bedia, Vimala Pons), Baya Kasmi nous propose un film sur la peur et l'envie des autres, et sur la possibilité de grandir ensemble.
«Le goût pour la comédie musicale, je l’ai depuis tout petit dès ma découverte de Peau d’Ane ou Mary Poppins. C’est un genre qui transcende le réel, qui permet de se projeter dans un monde différent. Moi, j’étais un enfant avec des caractéristiques que je ne voyais jamais au cinéma. Je n’avais aucun modèle possible, aucune représentation à laquelle me rattacher. La comédie musicale, avec son côté décalé, magique, a été comme un refuge. On a le sentiment, en tant qu’enfant d’immigré, en tant que gay, qu’on peut peut-être trouver sa place dans cet univers-là. […] En grandissant, à l’adolescence, j’ai pris conscience de la richesse de mes racines et j’ai pu, peu à peu, réconcilier ces deux pôles.»
«Je voulais mettre en perspective l’enfance des parents avec celle de leurs enfants. Raconter comment en tant que parent, on essaie toujours de rattraper les ratés de sa propre enfance. Et en miroir je voulais me mettre dans la position de Nuage et Zéphyr, les enfants du couple formé par Mikado et Laetitia. Comme tous les enfants, ils ne peuvent rien choisir : ils aiment leurs parents, ils dépendent d’eux, ils les suivent. D’une certaine façon, tous les enfants sont atteints du syndrome de Stockholm ! De fait, en vivant avec leurs parents dans un camion, sur les routes, coupés du monde, Nuage et Zéphyr se retrouvent comme enfermés en plein air…»
Madalitso Band est un duo unique, dont la musique hypnotique et généreusement minimaliste a été formée à l’école de la rue. Yosefe Kalekeni et Yobu Malingwa placent au cœur de leurs compositions leurs instruments faits maison : le babatone, une sorte de basse à une corde, et la guitare à 4 cordes, ou banjo traditionnel du Malawi. Ils écument depuis quelques années les plus grandes scènes des festivals d’Occident, et leur troisième album « Ma Gitala » sort le 13 juin chez Bongo Joe - label genevois qu’on adore - en s’aventurant à des expérimentations en studio. Ils sont considérés comme de véritables prophètes musicaux au Malawi, et interprètent avec les plus beaux sourires qui soient, un répertoire solaire qui touche à la transe, toujours d’une sincérité absolument bouleversante.
Soirée soutenu par le Fonds culturel Sud.
Présenté en avant-première européenne du Festival du film de Berlin 2023, le film reçoit par la suite de nombreuses récompenses dans des festivals internationaux tels que le Grand Prix Kilimandjaro au festival Africlap 2024, le Prix du jury au festival Afrika Köln 2024, ainsi que le Prix de la meilleure interprétation masculine à Parista Sambo. Il est également la première participation de Madagascar à un grand festival international, offrant à son jeune cinéaste une plateforme pour dresser le portrait authentique et acéré de la situation politique et économique de l’île rouge.
Cette dernière soirée film & concert avant la pause estivale compile tout ce que nous tentons de défendre au CityClub. De la belle musique et du bon cinéma bien sûr, tout autant que mettre en lumière leurs merveilleux points de rencontre, mais aussi être un espace où l’on peut créer. Ainsi, nous aurons le plaisir d’accueillir le duo argentin Tomi&Tomi en résidence musicale d’une semaine entre nos murs avant leur concert du samedi. Composé de Tomi Lebrero (bandonéon et chant) et Tomi Mutio (guitare, piano et chant), ce duo explore un large éventail de paysages musicaux, virevoltant joyeusement entre tradition argentine et autres horizons des folklores, compositions sensibles ou interprétations inspirées de grands maîtres comme Astor Piazzolla et Ricardo Vilca. Avant leur concert, qui sera d’ailleurs très probablement sublimé par quelques invités surprise de la région, nous projetterons le documentaire co-réalisé par l’un des musiciens, Tomi Lebrero, franc citadin, parti en son temps traverser son pays à dos de cheval. Drôle, touchant, merveilleux.
Composé de Mo Chara (Liam Óg Ó hAnnaidh), Móglaí Bap (Naoise Ó Cairealláin) et DJ Próvaí (J.J. Ó Dochartaigh), le groupe s'est formé en 2017 à Belfast en Irlande du Nord. Kneecap est connu pour leurs textes en irlandais et leurs thèmes indépendantistes. Les membres de Kneecap s’auto-dénominent comme des « Republican Hoods », des sympathisants de la cause républicaine et de l'indépendance de l'Irlande du Nord. Le groupe a gagné en notoriété grâce à leur approche de l'irlandais, et, plus récemment, suite à leur prise de position en faveur de la Palestine lors de leur concert au festival de Coachella.
«J'avais déménagé à Belfast deux semaines avant de rencontrer Kneecap – je suis tombé par hasard sur l'un de leurs concerts en ville et j'ai été époustouflé par leur énergie, le caractère unique de leur musique et leur « fuck you » attitude. De plus en tant qu'amateur de hip-hop old school, j'ai trouvé que la relation de Kneecap avec la langue irlandaise faisait écho à la controverse que les rappeurs afro-américains avaient créé en réinventant la langue anglaise pour refléter leurs propre réalité sociale urbaine et opprimée.»