Rencontre cinéma

jeudi 2 mars
20h

Ashkal de Youssef Chebbi, en sa présence

Avec Ashkal, l'enquête de Tunis, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs et lauréat du Prix de la critique au NIFFF en 2022, le cinéaste tunisien Youssef Chebbi réalise un polar fascinant, au cœur des Jardins de Carthage, ambitieux projet immobilier devenu une ville fantôme après la révolution de 2011. Un premier long-métrage impressionnant, tant formellement que pour ses évocations politiques, à l'affiche tout le mois de mars et à découvrir en présence du cinéaste.
Une soirée proposée en collaboration avec le Festival cinémas d'Afrique – Lausanne.


Ashkal, l'enquête de Tunis de Youssef Chebbi
(Fiction, France, Tunisie, 2022, 1h31, v.o. s-t fr., 16/16) – Dans un des bâtiments des Jardins de Carthage, quartier de Tunis créé par l’ancien régime mais dont la construction a été stoppée net au début de la révolution de 2011, deux flics, Fatma et Batal, découvrent un corps calciné. Alors que les travaux reprennent peu à peu, ils commencent à se pencher sur ce cas mystérieux. Quand un incident similaire se produit, l’enquête prend un tour déconcertant…
«Ancrant son récit dans un décor urbain où les buildings ultra-modernes côtoient les chantiers à l’abandon, Ashkal ("formes" en arabe) entraîne les codes du polar dans un territoire aux atours plus fantastiques. Tandis qu’elle plonge toujours plus profondément dans la noirceur de l’âme humaine, l’enquête réveille alors les spectres de l’histoire tunisienne.» (NIFFF)
«Thriller nocturne fantomatique, traversé de fulgurantes immolations, le premier film de Youssef Chebbi fascine autant qu’il perturbe.» (Bande à Part)
«Un film à la fois étrange, inquiétant, aux espaces démesurés mais confortables, rassurant, à la manière d’un musée richement meublé dont on se rendrait compte, une fois installés, accoutumés au lieu et à ses bizarreries, que les murs sont en train de se rapprocher et de se refermer sur vous. Un tour de force balancé sans rien de trop et avec une infime minutie par Youssef Chebbi.» (Libération)
«Ashkal frappe profondément parce qu’il enquête sur ce que peuvent nous dire et nous faire des images inouïes, qui pourtant se répètent, se reproduisent, hantent les visions comme des revenants.» (Positif)
«Ashkal sait se faire le témoin cinématographique, sensible et dérangeant, de l'entre-deux démocratique dans lequel se trouve précisément la Tunisie, et parvient à le faire résonner à la fois à une échelle beaucoup plus globale et dans des émotions universelles enfouies, libérées par la montée en puissance, toute en discrète maîtrise, vers un climax mémorable.» (Mad Movies)
«Une œuvre sombre et mystérieuse, formellement ambitieuse, qui place d’emblée son réalisateur, né en 1984 dans la capitale tunisienne, dans la galaxie d’un néosymbolisme arabe, misant sur les puissances visionnaires de l’image.» (Le Monde)

Youssef Chebbi à propos du film
L’envie première était en effet de s’essayer au film de genre, tentative très rare en Tunisie. Notre cinéma reste souvent à la surface des choses. Il se cantonne souvent à une approche frontale de la réalité, à quelques thèmes laissant peu de place à l’imagination: la Tunisie accueillante où il fait beau et chaud, les marchés, les épices, ou les contradictions entre modernité et tradition, la situation de la femme, la religion... Il y a tellement plus à faire et à montrer, tellement plus d’espaces et de possibilités à investir.
J’ai toujours été sensible au potentiel cinématographique de la Tunisie et particulièrement de Tunis. C’est dans cette perspective que j’aime importer des motifs afin de les tester, de voir comment ils réagissent en contact avec le paysage tunisien. Cela me donne du recul par rapport à la société et à ce que je veux dire. Un de mes courts-métrages mettait en scène un vampire en exil, revenant en Tunisie et redevenant un être humain éphémère... Deux mois avant le tournage d’Ashkal, j’ai revu Cure de Kiyoshi Kurosawa, et je crois qu’on en retrouve des traces. Mais pour cela, avant de pouvoir aller vers le policier et le fantastique, j’avais besoin de m’emparer d’abord de motifs historiques liés à la Tunisie, non seulement comme sujets, mais comme sources d’imaginaire, justement.

Bio cinéaste
Né en Tunisie en 1984, Youssef Chebbi étudie l’art et le cinéma avant de passer à la réalisation en 2010 avec le court-métrage Vers le nord. Un an plus tard, il coréalise Babylon, documentaire consacré aux réfugiés libyens à la frontière tunisienne, qui sera récompensé par le Grand Prix au FID de Marseille et programmé au MoMA à New York. L’année suivante, il revient au court-métrage avec Les Profondeurs, sélectionné dans divers festivals. Ashkal, son premier long-métrage de fiction, a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2022.
À l'affiche en mars
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INFOS PRATIQUES
Portes: 19h30, Projection suivie d'une discussion: 20h
Tarifs: 15.- (plein) / 12.- (réduit) / 10.- (membres)

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